Alors que les élèves reprennent le chemin de l’école, assurer leur sécurité devient une priorité absolue pour les parents, les éducateurs et les communautés. Les zones scolaires sont des zones particulièrement sensibles qui requièrent une prudence accrue de la part de tous.
Chez CIMA+, notre engagement en faveur de la sécurité des communautés va au-delà de la conception et de la construction d’infrastructures. Chaque jour, des milliers d’élèves comptent sur des routes sûres, une signalisation claire et des passages pour piétons bien conçus pour se rendre à l’école et en revenir. Qu’il s’agisse de mettre en place des systèmes avancés de régulation du trafic ou d’élaborer des passages piétons plus sûrs, nos équipes se consacrent à la création d’environnements qui protègent les plus jeunes membres de nos communautés.
Nous avons discuté avec certains de nos spécialistes afin de mieux comprendre pourquoi la mobilité et la sécurité aux abords des écoles sont primordiales, et quels sont les enjeux lors de la conception et mise en place de nouveaux aménagements.
Y a-t-il des règles ou des normes à appliquer en matière de circulation à proximité des écoles ? Quelle est la plus grande menace pour les écoliers ?
Audrey : Il faut savoir que les seuls éléments inscrits au Code de la sécurité routière sont :
- La signalisation au début et à la fin de la zone scolaire ;
- La limite de vitesse applicable dans une zone scolaire doit être fixée à 50 km/h ou moins pendant les périodes scolaires définies.
Les municipalités ne sont donc pas tenues d’aménager les abords des écoles au-delà de l’installation de panneaux de signalisation limitant la vitesse des automobilistes. Or, ces panneaux ne suffisent souvent pas à inciter les conducteurs à ralentir et à changer leur comportement.
Ludmilla : La vitesse des véhicules est la plus grande menace pour la sécurité des écoliers sur le trajet de l’école. Lors d’une collision entre un véhicule roulant à 50 km/h et un piéton, les chances de survie de ce dernier ne sont que de 25 %, tandis qu’elles sont de 90 % à une vitesse de 30 km/h.
Avec l’adoption récente du projet de loi 48 par l’Assemblée nationale du Québec, il est question de réduire les vitesses à 30 km/h dans les zones et les corridors scolaires. Toutefois, ces limitations sont difficiles à faire respecter sans aménagements adéquats. Chez CIMA+, nous créons des aménagements adaptés pour aider les municipalités à réduire la vitesse des automobilistes à proximité des écoles. Le tout se traduit parfois par des mesures temporaires ou transitoires, en attendant que les budgets nécessaires pour faire des aménagements permanents soient approuvés.
Denis : Actuellement, il y a peu d’aménagement et de signalisation pour assurer la sécurité des élèves, notamment près des écoles primaires. Aux abords des écoles, la rue et son environnement devraient être aménagés différemment pour signaler aux usagers qu’ils se trouvent dans une zone où circulent des enfants. Nos normes devraient inclure un chapitre complet sur les aménagements nécessaires pour apaiser la circulation autour des écoles.
Quels sont les défis les plus importants en matière de sécurité autour des écoles ? Pouvez-vous nous donner quelques exemples ?
Catherine : L’impatience des automobilistes avant le début et à la fin des classes est un défi majeur. Durant ces périodes « chaotiques », la majorité des élèves, des parents et des autobus arrivent tous en même temps, ce qui entraîne une grande concentration de piétons et d’automobilistes qui doivent cohabiter. La circulation automobile est généralement ralentie en raison de la présence d’un grand nombre d’élèves circulant dans la rue et de peu d’espace disponible pour débarquer ceux qui arrivent par autobus ou par voiture. Des comportements extrêmement dangereux peuvent être observés, comme de ne pas respecter les directives des brigadiers scolaires, effectuer des manœuvres en marche arrière dans les traverses piétonnes, se stationner en double file, faire demi-tour (virage à 180°), etc.
Ludmilla : Il manque d’espace réservé aux piétons sur les trottoirs et aux arrêts d’autobus, notamment aux abords des écoles secondaires. Les horaires scolaires font en sorte que les jeunes arrivent ou sortent de l’école au même moment et en grand nombre. Ils circulent en groupe et débordent des trottoirs, ce qui les force à marcher dans la rue. L’espace public autour des établissements scolaires est mal distribué et favorise principalement les véhicules.
Chez CIMA+, nous développons des solutions pour redimensionner les espaces réservés aux piétons, comme les arrêts d’autobus et les stationnements temporaires. Nous allons au-delà des exigences énoncées dans les guides et nous nous assurons de proposer des solutions adaptées aux différents contextes et à la réalité de nos clients.
Y a-t-il des incidents qui mettent en évidence les problèmes de sécurité aux abords des écoles ?
Ludmilla : Les véhicules sont de plus en plus gros, comme les VUS, ce qui crée un enjeu d’espace. Ces véhicules sont plus lourds, plus hauts, et leurs armatures sont plus larges, ce qui diminue la visibilité pour le conducteur (angle mort, hauteur des enfants, etc.). Un conducteur n’aura pas le réflexe de freiner s’il ne détecte pas un piéton et son intention de traverser. Les enjeux de visibilité sont primordiaux et ils sont considérés dans la conception de tous les projets qui nous sont confiés.
Audrey : Depuis quelques années, on constate notamment qu’il y a de plus en plus de parents qui conduisent leurs enfants à l’école tous les matins. Les rues près des écoles ne sont pas nécessairement conçues pour leur permettre de déposer rapidement les enfants en toute sécurité. S’il n’existe pas de débarcadère adéquat, l’aménagement n’est pas fonctionnel pour canaliser le volume de circulation des véhicules et des piétons et le nombre de manœuvres dangereuses observables atteint des sommets, ce qui augmente le risque de collision. Il faut donc prévoir l’aménagement d’un débarcadère adapté selon le taux d’achalandage aux abords de l’école en périodes de pointe.
Ludmilla : La majorité des écoliers sont à distance de marche, de trottinette ou de bicyclette de leurs écoles, mais le manque d’espace réservé pour se déplacer activement en toute sécurité est problématique. Vu les risques d’accident auxquels les enfants sont exposés, les parents préfèrent les reconduire à l’école en voiture, ce qui aggrave le problème de circulation.
Certaines écoles ont pris l’initiative de fermer temporairement la rue de l’école à la circulation véhiculaire aux heures de pointe (début et fin des classes). Les véhicules des citoyens qui doivent accéder à la rue sont escortés par une brigade. C’est une belle initiative pour la sécurité des élèves, toutefois elle nécessite beaucoup de gestion, et ne peut donc pas toujours être maintenue d’une année scolaire à l’autre.
La collaboration de toutes les parties prenantes est primordiale pour revoir la place accordée à chaque mode de transport dans les quartiers et sur le chemin de l’école, pour la santé et la sécurité de nos jeunes.
Catherine : Lorsqu’on est un parent, un employé, ou un citoyen qui habite près d’une école, on voit et l’on vit les vrais problèmes de sécurité inhérents aux zones scolaires. J’ai été témoin d’un accident évité de justesse (passé proche) lors d’une visite d’école dans le cadre de mon travail. Un des parents en voiture a fait marche arrière dans une traverse piétonne, mettant en danger des élèves. Heureusement, le brigadier scolaire sur place est intervenu à temps pour éviter le pire. Nous devons réduire l’espace dédié à la voiture et en donner plus aux piétons dans les zones scolaires, surtout aux heures de début et de fin des classes.
Quelles sont les solutions proposées par CIMA+ en ce qui a trait à la sécurité routière ?
Audrey : Chez CIMA+, nous accompagnons nos clients dans l’identification des enjeux et la mise en place de mesures pour améliorer la sécurité aux abords des écoles. Nous concevons des aménagements adaptés aux besoins des écoles, afin d’assurer un environnement sécuritaire pour l’ensemble des utilisateurs.
Voici quelques exemples de solutions :
- La ségrégation des divers modes de déplacement (marche, vélos, automobiles, autobus, camions de livraison) et des divers types d’installations (débarcadères, stationnements pour employés et visiteurs, etc.) pour réduire les risques de conflit ;
- L’aménagement de corridors piétons et cyclistes pour un meilleur partage de l’espace de circulation ;
- L’amélioration de la visibilité des piétons (avancées de trottoir, traverses et intersections surélevées, ajout d’un terre-plein pour effectuer une traversée en deux temps, etc.) ;
- La conversion des débarcadères temporaires en débarcadères permanents.
Denis : Voici des exemples de concepts sur lesquels nous avons travaillé (voir à la fin du blogue).
Quels sont les défis de mobilité pour les élèves durant la période hivernale ?
Denis : En hiver, le déneigement est un défi majeur : les trottoirs inaccessibles, les accumulations de neige qui obstruent la visibilité et les piétons qui doivent circuler dans les rues. Tout cela combiné à des conditions de circulation difficiles pour les automobilistes (neige, glace, faible visibilité, etc.) a un impact direct sur la mobilité et la sécurité de l’ensemble des piétons et des cyclistes.
En dehors de Montréal, les pistes cyclables ne sont pas toujours entretenues en hiver, forçant ainsi les cyclistes à circuler dans les rues ou à abandonner la pratique durant cette saison.
Catherine : Lors des opérations de déneigement, les villes ont établi une liste de priorités afin de déneiger l’ensemble de leur réseau routier. Généralement, le premier niveau de priorité inclut les artères, les axes les plus passants et ceux autour des établissements de santé. Pour certaines villes, comme Montréal, les écoles figurent parmi les premiers axes à déneiger.
Même avec des rues et des trottoirs déneigés, la période hivernale amène plusieurs enjeux de sécurité. Les routes rétrécies par la neige et les trottoirs impraticables réduisent l’espace pour les piétons, qui se sentent moins en sécurité. De plus, les gens utilisent davantage la voiture en hiver, ce qui augmente la circulation autour des écoles.
Comment les écoles, les communautés et CIMA+ collaborent-elles pour améliorer la sécurité et la mobilité aux abords des écoles ?
Catherine : Nous organisons systématiquement une visite des lieux pour observer les enjeux de sécurité et discuter avec les parents, les brigadiers scolaires, les employés et les citoyens. Leur avis sur les problèmes observés et leurs suggestions pour améliorer la situation sont essentiels pour personnaliser nos recommandations et répondre aux besoins réels des écoles et des quartiers où elles se trouvent.
Nous collaborons avec les commissions scolaires et les écoles pour sonder les habitudes de déplacement des parents et prendre en compte leur perception de la circulation et de la sécurité à proximité des écoles.