Pleins feux sur Felipe Caldeïra

Comment vos responsabilités s’alignent-elles sur les objectifs de l’entreprise (plan quinquennal) ?

Pour le secteur de l’eau, notre plan stratégique comporte deux principaux blocs d’initiatives. Le premier s’aligne sur notre vision du marché des eaux municipales, qui est notre principale activité. Le second est essentiellement aligné sur les objectifs de CIMA+, alors que nous visons à soutenir le positionnement de l’entreprise dans les secteurs des mines et des métaux, des solutions numériques, de l’environnement et d’autres marchés stratégiques. En outre, notre groupe Eau contribue aux objectifs de l’entreprise dans des domaines comme l’ingénierie verte, l’EDI, l’ESG, etc.

 

Y a-t-il des difficultés ou des obstacles courants que vous rencontrez dans l’exercice de vos responsabilités ?

Nous sommes confrontés à une situation paradoxale : une grave pénurie de ressources sur un marché caractérisé par une concurrence en matière de prix. De nombreuses infrastructures hydrauliques au Québec sont vieilles et désuètes, mais les restrictions budgétaires et les obstacles politiques sur le marché municipal créent des conditions défavorables pour les services de génie-conseil. Néanmoins, notre groupe se développe et gagne en importance sur le marché.

 

Quel est l’impact de votre travail sur le secteur des infrastructures ?

Au Québec, le groupe Eau travaille dans un esprit de collaboration intersectorielle, où les ressources des autres secteurs fournissent des services complémentaires au processus de traitement de l’eau. Bien que notre groupe ne représente que 20 % de l’ensemble des activités du secteur des infrastructures en matière de personnel ou de chiffre d’affaires annuel, nous avons élargi nos activités au cours des cinq à six dernières années, contribuant ainsi à l’atteinte des objectifs du secteur des infrastructures et de CIMA+.

 

Quels changements souhaiteriez-vous voir se produire au cours des trois à cinq prochaines années ?

Avec l’IA et d’autres solutions numériques d’une part, et la rareté des ressources combinée au vieillissement des infrastructures d’autre part, nous nous attendons à ce que les villes et les municipalités investissent simultanément dans l’efficacité opérationnelle et la modernisation des infrastructures de l’eau. Cela augmentera probablement la demande pour les services de génie-conseil, et nous espérons que notre stratégie nous positionnera en tant que leader sur le marché de l’eau pour répondre à cette demande.

 

Voulez-vous nous parler du projet Atwater ?

La chambre d’équilibrage hydraulique Atwater est un élément essentiel qui permettra à la Ville de Montréal d’exploiter en toute sécurité son installation d’ozonation à son usine de traitement de l’eau Atwater, qui est la plus ancienne et la plus importante usine de traitement de l’eau de la métropole. Cette infrastructure facilitera le transfert d’un débit important de 17,4 m³/s à travers l’installation de traitement. Actuellement, la chambre d’ozonation est hors service en raison d’un déséquilibre hydraulique des pompes d’eau brute, qui provoque une importante pression positive et présente donc un risque inacceptable de fuite de gaz toxique.

Pour résoudre ce problème, nous avons construit un modèle physique à échelle réduite et développé un modèle de dynamique numérique des fluides (DNF) pour démontrer l’efficacité hydraulique de la solution que nous avons proposée au client, à savoir la construction d’une chambre d’équilibrage entre les pompes d’eau brute et la chambre d’ozonation.

 

Quelles sont les principales caractéristiques ou innovations du projet de réservoir sanitaire Cartier à Laval et quel est leur rôle dans l’amélioration de la résilience ou de l’efficacité des infrastructures de la ville ?

L’objectif principal de ce projet de construction est de limiter les débordements des égouts unitaires dans la rivière des Prairies. Actuellement, le nombre moyen de débordements à la chambre d’interception de Cartier est de plus de 15 par année, ce qui représente des centaines de milliers de mètres cubes d’eaux usées déversées dans la rivière. Après la construction, ces débordements seront réduits à une fraction, ce qui permettra à la ville de respecter les critères de rejet qui sont limités à trois épisodes par année. D’une capacité maximale de 15 000 m3, il s’agira du premier réservoir de ce type et de cette ampleur à être construit à Laval. La rivière des Prairies est un milieu naturel sensible. Ce projet représente donc une avancée remarquable en matière de protection des plans d’eau naturels à Laval.

 

Y a-t-il d’autres grands projets d’infrastructure en cours de réalisation dont vous aimeriez nous faire part, et comment contribuent-ils à votre vision de l’avenir ?

Oui. Au Québec, une grande partie des infrastructures municipales de traitement des eaux usées, en particulier les usines d’épuration, sont vieillissantes et désuètes. Dans la seule région du Grand Montréal, plusieurs programmes importants devraient permettre d’améliorer et de moderniser sept des huit usines de traitement à Laval, Montréal et Longueuil (population totale d’environ 3,5 millions d’habitants). La valeur totale des investissements est estimée à plus de 3 milliards de dollars (environ 9 dollars par personne aux États-Unis). Notre vision est de positionner CIMA+ en tant que leader dans ce marché et de développer des partenariats stratégiques avec quelques autres acteurs de l’industrie pour s’assurer que nous jouons un rôle de premier plan dans ce cycle de construction d’infrastructures régionales.

 

Comment vous et votre équipe restez-vous au fait des dernières tendances et technologies du secteur pour vous assurer d’être à l’avant-garde de l’innovation ?

Nous mettons en œuvre diverses méthodes pour nous tenir au courant des dernières tendances et technologies de l’industrie. Notre équipe assiste régulièrement à des conférences, des séminaires et des webinaires afin de se familiariser avec les nouvelles tendances. Nous collaborons également avec des instituts de recherche, des universités et des associations de l’industrie pour avoir accès à la recherche et au développement de pointe. En outre, nous favorisons une culture d’apprentissage continu au sein de notre équipe et encourageons les membres à poursuivre leur développement professionnel et à obtenir des certifications. Nous disposons d’un solide programme de formation interne et nos employés et employées sont titulaires de nombreux titres professionnels. Nous entretenons également des relations étroites avec des fournisseurs de technologie, ce qui nous permet de nous tenir au courant des derniers outils et solutions pertinents pour notre industrie.

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