Avec plus de 20 ans d’expérience en ingénierie, Martin St-Laurent, Directeur principal dans le secteur Infrastructures chez CIMA+, a contribué à la réalisation de nombreux projets qui ont eu un impact concret sur les collectivités. Passionné par son domaine, il met à profit son expertise pour concevoir des solutions durables et innovantes, tout en partageant ses connaissances avec la prochaine génération d’ingénieurs.
Dans cette entrevue, il nous parle de son parcours, des défis marquants auxquels il a fait face au cours de sa carrière et de sa vision de l’avenir des infrastructures. Découvrez ce qui le motive au quotidien et ce qui fait la force de son équipe chez CIMA+.
Que trouvez-vous le plus gratifiant dans votre travail ?
C’est le sentiment d’accomplissement que je ressens lorsque je vois que j’ai un impact positif sur le parcours des autres, que ce soit en partageant mes connaissances ou mon expérience.
Tout au long de ma carrière, j’ai eu la chance d’être guidé par des mentors qui m’ont transmis leur savoir et leur vision. Chacun d’entre eux m’a apporté quelque chose d’unique, et j’ai su m’inspirer de ces apprentissages pour tracer mon propre chemin.
Aujourd’hui, après avoir beaucoup reçu et alors que je continue moi-même d’apprendre au contact des autres, je considère comme un privilège de pouvoir redonner à mon tour. Ce qui est fascinant, c’est que le partage est un échange : en donnant, on reçoit aussi. Nous avons tous quelque chose à apprendre les uns des autres. Voir mes collègues évoluer, gagner en confiance et développer leurs compétences est une source de motivation inestimable.
De quels projets êtes-vous le plus fier et pourquoi ? Quel projet réalisé chez CIMA+ vous a confronté à des défis importants ? Pourquoi ?
Le projet dont je suis le plus fier est la réfection des infrastructures du secteur Plateau à Fossambault-sur-le-Lac. Ce projet touchait une centaine de résidences et impliquait une reconstruction complète des infrastructures souterraines, incluant le remplacement de l’aqueduc, des égouts domestiques et du système de drainage. Le réseau d’eau potable, devenu désuet, ne générait plus une pression adéquate aux résidents, tandis que les infiltrations dans le réseau d’égouts compromettaient les exigences de performance du poste de pompage.
Ce projet a été particulièrement stimulant en raison des défis techniques qu’il posait. La présence d’une nappe phréatique élevée dans un sol sablonneux nous a amenés à explorer des solutions innovantes, comme l’utilisation de conduites d’égout de classe « pression » pour limiter les infiltrations. De plus, étant donné le relief très plat du secteur, nous avons étudié la possibilité d’opter pour un réseau d’égouts sous vide, une approche encore peu courante au Québec.
Ce qui me rend particulièrement fier, ce n’est pas tant l’ampleur du projet, mais plutôt la complexité des défis qu’il comportait et l’impact direct qu’il a eu sur la communauté. Voir le projet se concrétiser avec succès dans le respect des délais et du budget a été très satisfaisant. Comme il s’agissait aussi de l’un de mes premiers projets d’envergure, il m’a offert une occasion précieuse d’apprentissage et m’a permis d’affiner mon approche, tant en conception qu’en gestion de projet.
Selon vous, quel domaine a le plus grand potentiel pour l’avenir ?
Selon moi, c’est le génie nordique, et ce, pour plusieurs raisons.
Le contexte géopolitique actuel devrait accélérer les investissements gouvernementaux visant à moderniser les infrastructures existantes et à en développer de nouvelles. La sécurité et l’accès aux ressources naturelles seront sans doute au cœur de cette stratégie.
De plus, la fonte accélérée du pergélisol due aux changements climatiques pose un défi majeur. En fragilisant les fondations des bâtiments, des routes et des réseaux essentiels, elle affecte directement les communautés nordiques, particulièrement les communautés autochtones, déjà confrontées à des enjeux de logement, d’accès aux services et de résilience des infrastructures. Adapter nos méthodes de conception et de construction à cette nouvelle réalité est une nécessité pour assurer la pérennité et la sécurité des installations dans ces régions.
Ce marché s’aligne aussi avec les valeurs et la vision de CIMA+. Notre engagement envers le développement durable et notre volonté d’avoir un impact positif auprès des communautés autochtones nous poussent à innover et à proposer des solutions adaptées et durables.
L’avenir des infrastructures nordiques repose sur une approche réfléchie, collaborative et concertée, où l’innovation et la durabilité sont au cœur du processus décisionnel. C’est un défi ambitieux, mais aussi une occasion unique de concevoir des projets porteurs de sens et qui ont un impact concret et durable pour les générations futures.
Quel passe-temps pratiquez-vous pour vous détendre ? Que faites-vous pour vous changer les idées lorsque vous ne travaillez pas ?
À défaut de pouvoir voyager aussi souvent que je le souhaiterais, j’adore planifier mes prochaines destinations et rêver aux endroits que j’aimerais découvrir ! Les voyages sont pour moi une expérience très enrichissante qui m’aide à maintenir un bon équilibre.
J’aime aussi beaucoup le camping, qui me permet de me reconnecter avec la nature tout en explorant de nouvelles régions. Rien de mieux que de s’évader en plein air pour se ressourcer.
Par ailleurs, je suis un grand amateur de jeux de société et de jeux vidéo, avec une préférence marquée pour les jeux de stratégie. Au-delà du défi intellectuel qu’ils comportent, c’est surtout l’aspect social qui me plaît. Partager un bon moment avec des amis autour d’un jeu est toujours une excellente façon de relaxer.
Pourquoi avez-vous choisi le domaine de l’ingénierie ? Qu’aimez-vous de ce domaine ?
C’est mon intérêt naturel pour les mathématiques et les sciences qui m’a guidé vers l’ingénierie. J’ai choisi de me spécialiser en génie civil, car c’était pour moi une façon concrète de contribuer au mieux-être des collectivités, peu importe où je pratiquerais. Concevoir et améliorer des infrastructures essentielles m’a toujours semblé être un moyen tangible d’avoir un impact positif sur la société.
Après 20 ans de pratique, ce qui continue d’alimenter ma passion pour ce domaine, c’est avant tout la diversité dans mon travail. En génie-conseil, chaque projet est unique, chaque client à des besoins et des exigences spécifiques et chaque contexte exige une approche sur mesure. Il faut sans cesse analyser, s’adapter et innover pour répondre aux contraintes techniques, environnementales et humaines. Cette dynamique de réflexion et de résolution de problème est ce qui rend mon métier aussi stimulant au quotidien.
Comment décririez-vous votre service/secteur ? Quelle est sa plus grande richesse/force ?
En quelques mots, l’équipe Infrastructures au Québec se distingue par sa capacité d’adaptation et sa résilience.
Le marché des infrastructures conventionnelles, particulièrement en ce qui concerne les villes et les municipalités, est très concurrentiel et évolue dans un contexte commercial exigeant. Nos équipes ont toujours su surmonter ces défis avec agilité et efficacité, malgré une marge de manœuvre limitée dans bien des cas.
Ce contexte nous a permis de bâtir une culture d’innovation, de collaboration et de résilience. Nous cherchons constamment à optimiser nos solutions pour répondre aux défis techniques, budgétaires et réglementaires. La collaboration est au cœur de notre approche, tant au sein de notre organisation qu’avec nos partenaires et clients.
C’est cette combinaison de rigueur, d’adaptabilité et de vision à long terme qui fait de notre secteur une équipe solide, tournée vers l’avenir.